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Santé mentale : l’enjeu de la prévention et d’une prise en charge précoce pour un meilleur pronostic
le 10/10/2022
À l’occasion de la Journée mondiale de la santé mentale le 10 octobre, Odile Agopian, Directrice des opérations et du développement de la santé mentale au sein de Ramsay Santé, acteur majeur de la prise en charge psychiatrique en France, nous dresse les axes forts de développement du Groupe en la matière.
À l’occasion de la Journée mondiale de la santé mentale le 10 octobre, Odile Agopian, Directrice des opérations et du développement de la santé mentale au sein de Ramsay Santé, acteur majeur de la prise en charge psychiatrique en France, nous dresse les axes forts de développement du Groupe en la matière.
Selon l’OMS, près d’un quart de la population française et européenne souffre de pathologies mentales (dépression, anxiété, addiction, trouble alimentaire, trouble schizophrénique, trouble bipolaire, etc.). Ramsay Santé, avec 30 cliniques de santé mentale qui accueillent en moyenne 22 000 patients par an dans toute la France, propose une offre de prévention et de soins adaptée à ces différents troubles, du dépistage jusqu’à la réhabilitation cognitive et sociale.
« Sur ces pathologies chroniques, la prévention est primordiale, surtout chez les adolescents et les jeunes adultes dont la santé mentale s’est considérablement dégradée depuis la crise sanitaire », explique Odile Agopian, Directrice des opérations et du développement de la santé mentale. En effet, le nombre de passages aux urgences pour idée ou geste suicidaire chez les personnes âgées de 18 à 24 ans a augmenté de 32 % depuis l’arrivée du Covid-19 : « Il existe une réelle demande de soins et d’accompagnement psychologique au sens large. Il faut être capable d’y répondre pour éviter un afflux d’hospitalisations de jeunes », poursuit-elle.
Déceler les pathologies au plus tôt pour une meilleure prise en charge
La prévention a aussi un rôle à jouer dans la déstigmatisation des troubles psychiatriques. « Elle permet une prise en charge anticipée qui ne peut être que bénéfique sur le long terme car, plus un patient sera traité tôt, meilleur sera son pronostic, surtout chez les adolescents et jeunes adultes », analyse Odile Agopian qui appelle de ses vœux une meilleure collaboration avec la médecine scolaire au niveau des collèges et lycées.
Conscient de l’importance d’une meilleure prise en charge des troubles psychiatriques chez les jeunes, Ramsay Santé a souhaité développer une offre de soins dédiée à ce public. La Clinique des Trois Cyprès, près de Marseille, s’est ainsi spécialisée dans la prise en charge psychiatrique des adolescents et des jeunes adultes avec une équipe médicale pilotée par le pédopsychiatre Marcel Rufo. « Cet établissement est entièrement articulé pour répondre aux spécificités de la prise en charge des jeunes, qui est très différente d’une prise en charge classique. L’univers d’un adolescent n’est pas celui d’un adulte. De fait, nous avons repensé tout un écosystème autour des patients », explique Odile Agopian.
Le parcours de soins fait intervenir des pédagogues, des psychologues spécialisés mais aussi des intervenants du Cned afin que les enfants puissent poursuivre leur scolarité le temps de l’hospitalisation. « L’activité scolaire est extrêmement structurante dans la vie d’un enfant, au même titre que peut l’être l’activité professionnelle chez un adulte. C’est pourquoi nous concentrons nos efforts sur la continuité de la scolarité de nos jeunes patients. » Les enfants sont emmenés dans leur collège (si c’est un établissement de proximité), reçoivent la visite de pédagogues du Cned ou participent à des cyber-classes. « Nous sommes particulièrement fiers du taux de réussite de nos jeunes patients aux examens de fin d’année, qui frôle les 100 % de réussite », se félicite Odile Agopian.
La Clinique des Trois Cyprès fait office d’établissement pilote dans l’offre de soins dédiée aux jeunes au sein de Ramsay Santé mais elle n’est pas la seule à proposer ce type de prise en charge. La Clinique Château du Tremblay à Chaulgnes (Nièvre) dispose également d’une unité de jeunes adultes.
En outre, le Groupe répond régulièrement à des sollicitations des Agences régionales de santé (ARS) lorsqu’il y a des difficultés d’accès aux soins sur un territoire : « Il ne faut pas oublier les solutions digitales, très faciles à mettre en place pour les jeunes adultes et qui permettent, non pas de régler le problème, mais de temporiser le temps du délai d’hospitalisation lorsque celle-ci est nécessaire », explique l’experte.
La digitalisation : un axe fort de développement pour la direction Santé mentale
Au-delà du développement des téléconsultations, le Groupe mène dans deux établissements de Provence-Alpes-Côte d’Azur une expérimentation de prise en charge digitale. Une fois par semaine, un groupe de patients à domicile se connecte via un outil de visioconférence avec une équipe pluridisciplinaire en clinique (psychiatre, addictologue, infirmier diplômé d’état). Les patients peuvent échanger entre eux et avec le corps médical comme lors d’une séance de groupe en présentiel.
« À l’issue de cette expérimentation, nous recueillerons le taux de satisfaction des patients et des professionnels de santé en vue de mieux structurer ces prises en charge, afin qu’elles soient davantage en adéquation avec les demandes des patients et des professionnels. Nous pourrons ensuite les déployer à plus large échelle », commente Odile Agopian.
Capitaliser sur l’hospitalisation de jour pour améliorer l’accès aux soins
Un autre axe stratégique du Groupe en matière d’offre de soins psychiatriques consiste à développer les prises en charge ambulatoires. « La quasi-totalité de nos établissements dispose déjà d’une unité d’hospitalisation de jour. Il s’agit de désinstitutionnaliser la psychiatrie, de sorte que les patients qui n’ont pas besoin d’hospitalisation complète puissent trouver une prise en charge adaptée sur un site de proximité. Ce mode d’hospitalisation est très important dans la mesure où il permet de maintenir une vie sociale, familiale, voire professionnelle pour le patient. »
C’est dans cette optique que Ramsay Santé ambitionne de développer dorénavant des hôpitaux de jour délocalisés, c’est-à-dire dans des zones géographiques où le Groupe ne dispose d’aucune clinique, afin de pouvoir accueillir les patients en première intention. « Souvent, cela peut suffire à la prise en charge globale de la maladie, explique Odile Agopian. Même si, parfois, l’hospitalisation complète est le bon format car elle préserve le patient de l’environnement extérieur quand cela est nécessaire. Dans ces cas spécifiques, l’hospitalisation de jour peut alors représenter une solution en post-hospitalisation pour accompagner le patient dans son retour à la vie sociale. »